lundi 6 octobre 2008

Les encres de François Henri Galland au Duplex (du 6 au 31 octobre 2008)

François Henri Galland est un jeune homme à la barbe broussailleuse, pas vraiment taillée. Il a le regard doux, le sourire timide et sur les bras une jolie forêt de poils fournis, hérissés, désordonnés.

Au Duplex, sur deux pans de murs se faisant face, il a disposé des portraits, une majorité d’hommes. Dans un joli foutoir à la composition aléatoire les visages dessinés à l’encre se répondent , ballotant notre regard d’un mur à l’autre.

FHG est un voyeur, casanier. Son « mode opératoire » consiste à naviguer sur internet, sur des sites de drague pédé notamment, et à voler l’image de ces hommes qui se donnent à voir, qui s’exposent. Plus besoin d’écarter les rideaux de la maison pour du regard violer l’intimité du voisin : internet s’en charge.

FHG est un scribe. Il calligraphie de la pointe de ses bâtons en bambous les visages de ces hommes virtuels. Il réécrit leur histoire, trace des zones d’ombres épaisses, laisse le bois du roseau composer des lignes plus légères, plus fines, plus humaines.
Certains visages ne sont que quelques lignes, quelques signes qui s’organisent dans le silence du papier blanc. D’autres sont saturés d’encre à l’extrême. Le papier gonflé de noir de chine est blessé par les coups violents et obliques des pointes de bambou.
Sur quelques portraits, FHG a déposé, timidement, comme pour ne pas gêner, quelques traces d’un rouge profond. D’un rouge sang, qui ramènerait quelques-uns de ses hommes à la vie.


Dans nos sociétés où les corps se surexposent, les yeux , ceux des hommes réécrits par François Henri Galland nous fixent de leurs regards noirs et profonds. Ils nous invitent à écrire une histoire avec eux. Une histoire, oui. Parfois dure, mais néanmoins belle. Une histoire charnelle, passionnée et douce. Non pas des histoires virtuelles chargées d’avenirs sans lendemain.


François Henri Galland
Exposition du 6 au 31 octobre 2008
Au Duplex 25, rue Michel-le-Comte 75003 Paris
01 42 72 80 86

Le Banque Club réserve ses soirées au bareback !


Voici un communiqué de presse d'Act Up-Paris ( publié en ligne sur http://www.actupparis.org le 5 octobre 2008), suite au zap organisé par la même association contre une backroom organisant des soirées bareback :

"Ce samedi 4 octobre 2008, le Banque Club, backroom du 8ème arrondissement de Paris, avait réservé ses locaux pour l’organisation d’une soirée "bareback" dédiée au sexe sans capote. C’est la première fois qu’une telle soirée est organisée dans un établissement gay de la capitale.

En réaction, une quinzaine de militantEs d’Act Up-Paris ont zappé ce soir le Banque Club, aux cris de "complice du sida", "non au bareback business", "ici la vie d’un pédé ne vaut rien".

Pour se rendre à cette soirée, les participants devaient s’inscrire sur internet moyennant 18 euros 50 pour recevoir l’adresse de l’établissement. L’événement présenté comme une soirée privée « totale BAREBACK et Trash » était organisé par le site squatNoK (« le squat des barebakers français et francophones ») qui envisageait d’en organiser une tous les deux mois.

Dans la journée du 4 octobre, un message aux participants annonçait l’annulation de la soirée dans sa forme initiale sous prétexte que le Banque Club aurait été contraint de fermer impérativement avant 2H00 du matin à cause du sommet du G4. Les personnes inscrites se voyaient remboursées mais étaient invitées à se rendre au Banque Club où l’entrée leur était offerte sur présentation de leur pass. Le Banque Club est donc nécessairement complice de l’organisation de cette soirée alors même qu’il est signataire de la charte de responsabilité des établissements gais , dont il n’applique visiblement pas les principes élémentaires.

Nous sommes en colère car après tant d’années de lutte contre le sida, il nous avait déjà fallu à plusieurs reprises rappeler à l’ordre cet établissement pour qu’il soit capable de faire le minimum : offrir des capotes et du gel à ses clients. Nous sommes en colère parce que le Banque Club, en accueillant une telle soirée, prouve une fois de plus qu’il se fout complètement de la santé de sa clientèle.

Alors que l’épidémie de sida progresse dramatiquement dans la communauté homosexuelle, le Banque Club et le site squatNoK font du business sur le sexe à risque. Le Banque Club et squatNoK n’en ont rien à cirer du sida et de la santé des pédés.

Act Up-Paris invite tous les gays à boycotter cet établissement qui se fout de leur santé ;
Act Up-Paris exige que cet établissement soit radié de la charte de responsabilité des établissements gais ;
Act Up-Paris continuera à traquer les établissements complices du bareback."